mardi 8 juillet 2014

LE TERRORISME ET L’HISTOIRE

Il y a quelques jours, le 28 juin, l’Europe entière se rappelait de ce qui s’est passé un siècle avant : l’assassinat du duc François Ferdinand, héritier du trône de l’Empire Austro-hongrois, tué à Sarajevo par un nationaliste serbe, Gavrilo Princip.
Et c’est normal de se souvenir, car cet apparemment « fait divers » fut l’élément déclencheur de la première guerre mondiale, avec la cohorte de boucheries et désastres qui l’ont accompagné.
Oui, Gavrilo Princip fut un terroriste, tout comme en 1898 l’anarchiste italien tua l’impératrice d’Autriche, Élisabeth de Wittelsbach (Sissi), comme aussi un nationaliste bulgare assassina en 1934 le roi de Serbie Alexandre 1-er. La liste est bien longue, j’ajouterais bien sur les résistants français, serbes et russes pendant la deuxième guerre mondiale qui perprétairent des actes terroristes.
Mais, (et c’est ce qui me conduit à écrire ce texte) quel fut mon étonnement à la lecture d’une phrase de l’historienne canadienne Margareth Mac Millan comparant les assassins de l’archiduc avec les groupes extrémistes islamiques du genre Al-Qaïda ! Affirmation pas uniquement contestable, mais dont le caractère inique et inconcevable est facile à démontrer.
Comme j’écrivais plus haut, des actions terroristes conduisant à des meurtres ont existé de tous les temps et partout dans le monde. On peut condamner comme on peut les approuver, c’est selon les opinions individuelles. Mais, pratiquement tous, je répète TOUS avaient comme cible les représentants des autorités ennemies (généralement des puissances occupantes ou considérée comme tel) et leurs collaborateurs. Donc des cibles déterminées, soigneusement choisies.
Quelle comparaison avec les tueries aveugles des barbares islamistes  d’aujourd’hui comme d’autres fois, qui massacrent aveuglement des millions (chiffres en appuis plus bas) des êtres innocents, des civils, des femmes, enfants, vieillards souvent totalement étrangers à leurs « ennemis » proclamés. Qui sont de plus, pour la majorité, des musulmans ! Rappelons-nous uniquement quelques exemples de ces 30 dernières années :
-        150000 à 200000 tués en Algérie dans les années ’90 (la majorité des civils, villageois et même femmes enceintes)
-        Les massacres aveugles dans le Darfour soudanais (env.300000 tués) perpétrés par les milices arabes des Janjawids contre d’autres musulmans.
-        190000 personnes décimés en Irak dont 170000 civils, dans la guerre des djihadistes sunnites contre les chiites. Chiffres provisoire, car les massacres continuent quotidiennement avec la déroute de l’armée irakienne devant les troupes de EIIL (actuellement Etat Islamique) qui rêve la  création d’un califat en Irak et Syrie.
-        Env. 150000 morts en Syrie en trois ans de guerre opposant des milices sunnites (affiliations diverses) aux troupes du régime Assad, la barbarie étant à peu près équivalente des deux cotés. Et ca continue de plus belle, sans savoir quand et comment s’arrêtera !
-        Entre 230000 et 300000 morts en Afghanistan dont moitiés de civils ces derniers massacrés par des talibans plus ou moins affiliés à al-Qaïda
-        Environs 50000 morts dont 20000 civils tués dans des attentats terroristes dans le Nord Ouest du Pakistan (le Waziristân).
-        Les chiffres sont imprécises quant au nombre de tué dans la guerre du groupe islamiste Jammu et Cashmere contre les hindous dans la région indienne du Cashmire.
-        Si la plupart des 320000 morts en Somalie sont dus à la famine, il est nécessaire de souligner qu’une partie non négligeable est à mettre sur le compte des  militants islamistes des Chebaabs, connus pour leur cruauté.
-        Au Nigeria, si le nombre de tué n’affleure pas encore les chiffres cités ci-dessus, les exactions inhumaines comme le rapt et la vente de centaines de jeunes filles, des attentats aveugles contre des églises, gares, hôtels et d’autres lieux publics, sont imputable à la mouvance BOKO HARAM, ou « groupe sunnite pour la prédication et djihad ».

-        D’autres groupes ou groupuscules agissent dans toute la région de l’Afrique subsaharienne : l’AQMI (Al Qaïda dans le Maghreb Islamique) étant le plus important, mais aussi Ansar Dine ou Mujao qui opèrent en Mali, Mauritanie, Libye, avec les mêmes méthodes sanguinaires.
Les exemples cités plus hauts, de loin non exhaustives, concerne le monde arabo-musulman et dont la presque totalité des victimes sont des musulmans. Ceci ne doit pas nous faire oublier des attentats terroristes commis par des djihadistes dans le reste du monde :  les attentats de Bali (202 morts, le 12 octobre 2002), contre un ferry aux Philippines (186 morts, le 27 février 2004), de Madrid (191 morts, le 11 mars 2004), de Beslan dans un école de Russie (344 morts, du 1-er au 3 septembre 2004), de Londres (56 morts, le 7 juillet 2005), contre les trains de Bombay (209 morts, le 11 juillet 2006), contre les hôtels de Bombay (175 morts, du 26 au 29 novembre 2008), contre le métro de Moscou (40 morts, le 29 mars 2010), contre les églises du Nigéria (86 morts, le 24 décembre 2010), contre l’aéroport de Moscou (37 morts, le 24 janvier 2011).
En 2011, le journaliste Maxime Lepante avait fait le compte exact des attentats terroristes aveugles commis au nom de l’islam par des fanatiques djihadistes ces 30 dernières années : 17497 ! Combien depuis ?
En parenthèse, l’appellation « kamikazes » attribué à tort aux décérébrés qui se font sauter avec des ceintures de dynamite ou dans des voitures piégées est totalement inappropriée : elle était destinée aux aviateurs japonais qui se sacrifiaient pour détruire des bâtiments de guerre ennemies, pendant que les crétins fanatisés par des chefs djihadistes espèrent mourir en martyrs pour bénéficier des 72 vierges dans leur paradis.
Il y a une constante vraiment terrifiante dans ce monde de fanatiques : pour eux, la vie humaine n’a aucune valeur, mais absolument aucune. Et comme le nombre de ces organisations est de plus en plus grand, que leur répartition est sur tous les continents, qu’ils recrutent dans tous les pays (à voir le nombre d’apprentis djihadistes européens) le danger est mortel pour l’ensemble du monde et particulièrement du monde démocratique dont la faiblesse est inhérente au fonctionnement de ses institutions.  Le danger ultime, l’épée de Damoclès, c’est principalement pour notre civilisation qui est en train de disparaître peu à peu, tout comme la civilisation romaine sombra sous les coups de butoir des barbares de l’époque.
Il n’est peut-être pas encore trop tard pour agir (oui, je reconnais, je suis un optimiste aveugle) ; mais pour le faire, il faut des personnalités de haute valeur et de grand courage à la tête des Etats démocratiques. En scrutant ceux qui sont en place actuellement, la conclusion va de soi : aucune chance de salut, nous pouvons jouer déjà la marche funèbre, si on a encore le temps.


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